Un éditorialiste algérien est consterné par la polémique sur l'abattage halal qui secoue la campagne. Il y voit une insulte à l'intelligence des Français.

Les tueries de Toulouse et de Montauban ne semblent pas avoir modifié l'équilibre des forces, à moins d'un mois de la présidentielle.

On a vu le candidat socialiste adopter des mimiques, un ton de voix empruntés à François Mitterrand. Au-delà de cette stratégie subliminale, sa prudence personnelle et le caractère mouvant du contexte économique ne risquent-il pas d'escamoter le débat politique que beaucoup attendent ?

Comment le Front national s'est-il transformé depuis la transition du père à la fille ? Marine Le Pen, tout en se présentant en candidate de la ″rupture″ vis-à-vis du système, n'en a pas moins transformé son discours pour s'adresser à de nouvelles franges de l'électorat, marginalisant par exemple le thème de l'immigration au profit du social, pour attirer les ″invisibles″ de la crise et chasser sur les terres de la gauche.

La campagne présidentielle reste très focalisée sur des questions nationales ; elle se fait en dehors de toute histoire et de toute géographie. Le repli sur soi mène au populisme, et surtout à une méconnaissance et à une mésinterprétation de la mondialisation, qui est pourtant le fait majeur de notre époque.

Revendiqués par un jeune homme se réclamant d'Al-Qaida, les meurtres de Toulouse et Montauban, à la mi-mars 2012, ont provoqué un recentrage du Front national sur ses sujets de prédilection : les problèmes que représentent à ses yeux l'immigration ou l'islam. Auparavant, la candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle, Mme Marine Le Pen, avait fait campagne sur une thématique sociale pour le moins nouvelle dans son parti.

Une fois encore, le président part en campagne en faisant siennes les recommandations de son conseiller très spécial. A droite toute !

Le président est à l'offensive et le candidat socialiste à la peine. Cela permet à l'un de rattraper son retard au premier tour, sans pour autant que l'autre dévisse. Et au second tour, imperturbablement, un large rassemblement se forme pour sortir le sortant. Comme partout en Europe...

Les figures obligées d'une campagne l'ennuient. C'est dans l'agressivité et l'attaque frontale que le candidat-président se remotive. Tel qu'en lui-même...

A Athènes la révoltée, la candidate écolo a trouvé un élan qu'elle cherche encore dans la campagne présidentielle.

Grâce à sa "souplesse d'esprit" et sous la pression des classes moyennes et supérieures, le candidat socialiste ne sera pas un nouveau Mitterrand. Il finira par accepter la confrontation avec l'Allemagne et les oligarchies financières

Les acteurs politiques déçoivent. La communication a pris le pas sur l'idéal, la petite phrase sur le sens profond. Pourtant, l'attente a rarement été aussi importante ; le retour ″du″ politique ne cesse d'être invoqué, face à la crise, à la perte de valeurs, à la peur. Ce printemps offre quatre occasions de s'exprimer. A saisir, en électeur éclairé.