Politique, travail, restaurant... les brosses à reluire se déchaînent. Est-ce si grave ?

Au cours du XXe siècle, l'expression de la solidarité au sein du monde politique et syndical s'est traditionnellement organisée autour du noyau central de la classe ouvrière. A maints égards, la période ouverte par le mouvement de mai 68 constitue une série de ruptures. Les acteurs et les destinataires de la solidarité se multiplient et se diversifient. La solidarité devient un réseau dont les fils se croisent et se recroisent. Comment la France des solidarités s'est-elle inscrite dans les arts et la littérature, et plus largement dans les discours qui se sont élaborés autour de Mai 68 ?

Coupe-file pour les visites des musées, applications qui permettent de rentabiliser le temps d'attente dans les restaurants, recherche effrénée de la rapidité pour tout obtenir "en un seul clic"... Serions-nous devenus impatients ?

Grâce au réseau social, aucun risque d'oublier la date d'anniversaire de ses« amis ». Même des personnes perdues de vue depuis des lustres pensent à poster un « happy birthday ». Superficiel ? Peu importe, l'attention fait mouche, et les marques le savent bien.

Certains conservent les francs ou les timbres exotiques. Eux - nous ? - entassent les vieux chargeurs. Longtemps, ces cordons ont alimenté un téléphone portable ou un appareil photo. Puis l'objet a été perdu. Ou changé. Mais le chargeur, lui, est resté. Au cas où...

Denis Peschanski est historien et directeur de recherche au CNRS. Il codirige avec le neuropsychologue Francis Eustache le programme « 13-Novembre » qui vise à recueillir les témoignages de 1 000 personnes touchées de près ou de loin par les attentats du 13 novembre 2015.

Alors que l'individualisme, promu par une certaine conception libérale, semble s'imposer comme caractéristique des sociétés occidentales, il est dans le même temps critiqué, car il contribuerait à la dissolution du tissu social. Serait-ce là le paradoxe de l'individu que d'être la composante élémentaire du groupe, tout en tendant, sinon à disparaître, du moins à perdre sa spécificité en son sein ? Le groupe peut devenir une entité propre, structurant, voire déterminant l'existence et le devenir de ses membres.

Alors que l'individualisme, promu par une certaine conception libérale, semble s'imposer comme caractéristique des sociétés occidentales, il est dans le même temps critiqué, car il contribuerait à la dissolution du tissu social. Serait-ce là le paradoxe de l'individu que d'être la composante élémentaire du groupe, tout en tendant, sinon à disparaître, du moins à perdre sa spécificité en son sein ? Le groupe peut devenir une entité propre, structurant, voire déterminant l'existence et le devenir de ses membres.

Attentats, catastrophes, décès de personnalités... Les registres de condoléances accompagnent les drames et deuils qui frappent le pays. Puis ils disparaissent des esprits.