Depuis un moment, elle était interdite de séjour, expurgée du vocabulaire, taboue. Voilà qu'elle refait surface, bien décidée à ne pas s'en aller comme ça.

La France ne s'aime pas. Telle est la conclusion sans appel d'une récente étude sur l'image de la France auprès des Français et la preuve que nous venons de passer du statut de simples râleurs à celui d'adeptes de l'autodénigrement. Car comment expliquer autrement que nous soyons les seuls citoyens au monde à juger la France moins performante, moins innovante et au final, moins attractive que les autres ?

Un nouvel enjeu politique pour un vieux trait du caractère national.

Le tabou sur le rôle des cultures dans l'échec de l'intégration tombe. La vraie question des ″effets de contexte″ demeure.

Lumière, en janvier 2011, sur les changements apportés dans la société française par la crise boursière et économique qui a touché le monde. La crise et ses révélations ont eu pour effet de contraindre chacun à devenir lucide et suspicieux. Parmi les changements : la prise de conscience que l'avenir ne peu plus être garanti ; la fin des illusions mais pas des rêves et la fin des grands engouements collectifs ; la recherche d'authenticité. Zoom sur quatre tendances sociétales actuelles reflétant ces changements ; l'état d'urgence, l'égocentrisme altruiste et le réémerveillement.

Le point, en janvier 2011, sur la volonté du président de la république française, Nicolas Sarkozy, de réconcilier les Français avec l'argent et de réhabiliter la richesse et les riches au sein du pays en les soutenant et les accompagnant. L'objectif : éviter la fuite des riches vers l'étranger. Une volonté qui entraîne une stigmatisation des riches et une critique de l'inégalité de la part des Français. Bien que les riches puissent susciter de la richesse et de l'emploi, le désamour général à leur égard est dû à l'existence de ″bons″ et de ″mauvais″ riches.

Crise oblige, la cohésion sociale a de fortes chances d'être cette fois le cri de ralliement des candidats à la prochaine présidentielle. Mais il ne faut pas se méprendre : s'il s'agit d'attirer l'électeur sous l'aile d'un Etat protecteur, le projet ne sera pas tenable. La puissance publique n'a plus en effet les moyens d'acheter la cohésion par la dépense car les caisses sont vides. Il est cependant encore dans le pouvoir du politique d'aider à la fabriquer.

Il y a encore une ou deux générations, les clivages identitaires étaient clairs. Hormis quelques exceptions, on naissait de droite, hétéro, catholique et avec un peu de chance, cadre sup ou profession libérale. Les appartenances s'héritaient. Aujourd'hui, elles se décrètent.

Lumière, en mars 2011, sur la défiance prononcée des Français pour l'avenir et pour toutes les figures d'autorité. Inquiets sur leur devenir collectif dans un contexte d'atomisation de l'Etat-providence, de mondialisation et d'essor de la précarité, ils affichent une aversion pour toutes les formes du collectif. Un désarroi aux causes multiples qui va croissant, mais qui est paradoxal avec un optimisme affirmé au niveau de la sphère individuelle. Détails et explications. Quelques données chiffrées sur l'opinion des Français concernant l'avenir.

Spécialiste de l'éducation et du franc-parler, Natacha Polony dresse le portrait sans complaisance d'une éducation au rabais et d'une société en cours de décivilisation. Adeptes de la bien-pensance s'abstenir.

Multiplication, en France, des manifestations d'optimisme, alors que tous les indicateurs sociétaux et économiques s'enfoncent dans le rouge et que les experts et économistes prévoient une année 2013 encore plus noire que 2012. Un nouveau paradoxe made in France qui fait de l'optimisme la valeur montante en temps de crise. La tendance n'a évidemment pas échappé aux professionnels du marketing et de la communication qui, chacun à leur manière, s'en emparent comme d'un formidable levier de communication, apte à répondre aux nouveaux besoins d'un public saturé de perspectives négatives.

La souffrance identitaire française oblige à poser la question de l'intégration musulmane en France.