Président d'une Haute Autorité de transition créée pour l'occasion, le nouveau maître de la Grande Ile aura fort à faire pour restaurer l'ordre constitutionnel. Et calmer tous ceux qui crient au coup d'Etat

La cession à une société sud-coréenne de plus de un million d'hectares est l'une des principales causes de la révolte des Malgaches, qui restent très attachés à leur terre

Une fois encore, sous la pression de la rue et par la volonté de l'armée, Madagascar a changé de régime : le président Marc Ravalomanana a été contraint de céder le pouvoir à Andry Rajaoelina. Ce changement d'homme providentiel suffira-t-il à mettre les Malgaches sur le chemin de la croissance ?

Depuis qu'il a remis les clés du palais d'Iavoloha à Hery Rajaonarimampianina, l'ancien président de la transition ne fait que de courts séjours sur la Grande île. Il est loin d'en être déconnecté pour autant.

Jusque-là, ils essayaient de faire bonne figure. Le chef de l'Etat et son Premier ministre s'appréciaient peu mais ne le montraient pas. Ce n'est plus le cas... A l'approche des élections, la guerre est déclarée.

Grosse pagaille dans les rangs du pouvoir. Andry Rajoelina ne sera pas candidat à sa succession lors de la présidentielle de juillet 2013, et les appétits de ses alliés s'en trouvent décuplés.

Contre toute attente, le Premier ministre Beriziky a pris la tête du front opposé à une candidature du président de la Transition.

Il a fini par céder et a renoncé à se présenter à l'élection du 25 octobre 2013. Mais Andry Rajoelina n'est plus ce jeune loup naïf qui avait pris le pouvoir il y a presque cinq ans. Et il est déterminé à continuer à jouer un rôle.

Andry Rajoelina, 34 ans, est devenu président de transition de l'île. Plus de 70% des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté

Il aurait dû n'être que l'homme lige d'Andry Rajoelina. Mais, loin de satisfaire les attentes de celui à qui il doit son élection, Hery entend gouverner à sa guise.