Vincent Scheltiens est historien. Il est membre de Power and history, le centre d’histoire politique de l’université d’Anvers. On lui doit également des contributions sur l’histoire du communisme et du nationalisme, mais aussi sur la guerre civile espagnole et l’Espagne contemporaine.

Après près de deux siècles d’existence, la Belgique tient toujours, mais elle est agitée par une controverse existentielle dont on ne voit pas le bout. Jusqu’à aujourd’hui, les forces centripètes finissaient par l’emporter sur les forces centrifuges. Qu’elles soient flamandes ou francophones, le calcul des centripètes fut toujours le suivant : nos intérêts particuliers seront mieux défendus avec la Belgique que sans elle. Même à partir d’un point de vue égoïste ne prenant en compte que sa propre communauté, la sagesse recommandait de conserver une Belgique consistante.

Pour ses alliés occidentaux, le Premier ministre kosovar a fourni un prétexte à une nouvelle escalade de violence en s’obstinant à vouloir introniser des maires albanais, élus dans des municipalités à majorité serbe du nord du pays, en dépit d’un taux de participation de 4 %.

Vu des Etats-Unis : que cela plaise ou non au président de la République, la France aurait tout à gagner à accepter sa nature pluriethnique. Cela ne constituerait pas un aveu d’échec face au modèle américain. Vu du Canada : le "néopuritanisme" répandu dans les universités américaines est en train de gagner la France. Il impose des limites au droit de critiquer, qui est pourtant fondamental, déplore ce chroniqueur.

L’armée birmane use de vieilles techniques pour reprendre la main. Cela suffira-t-il face à une société transformée par dix ans de démocratisation ? Sommaire. Le pays a changé, pas son armée. Pour une union des minorités ethniques.

Dans "La race tue deux fois", Rachida Brahim tisse des liens entre plus de sept cents crimes racistes ayant eu lieu entre 1973 et 2003. A travers cette galerie de faits divers, elle montre l’existence d’une double violence, physique et institutionnelle.

"Arabe de service", "nègre de maison"... Ces derniers temps, les injures à l'encontre de personnalités engagées, accusées d'être des traîtres à leur supposée "race", fleurissent. Elles viennent souvent de militants se réclamant eux-mêmes de l'antiracisme.