L'opposant, qui a incarné la résistance à Mobutu et le combat pour la démocratie, n'est jamais là où tout le monde l'attend. Après avoir signé l'accord de paix instaurant la transition, il a boudé l'attelage qui la dirige.

Plusieurs mois après la mise en place de nouvelles institutions démocratiques, l'est du pays reste le théâtre de violences récurrentes. Et le rôle du général dissident, suspecté de sombres desseins, suscite controverses et interrogations.

L'appel au renversement du régime congolais lancé par le général rebelle Laurent Nkunda ne contribue pas à l'amélioration des relations entre les deux pays. Pour l'instant, les dérapages verbaux restent sous contrôle...

Les manifestations s'intensifient et les violences se multiplient en République démocratique du Congo, mais le président n'a toujours pas fait appel aux militaires pour rétablir l'ordre. La décision pourrait se retourner contre lui.

A peine déclenchée, la rébellion congolaise a entraîné l'intervention militaire directe de cinq pays africains dont certains ne cachent pas leurs ambitions régionales...

Le directeur du Centre d'Etudes et de Recherches internationales (Ceri) explique comment Paris s'est discrédité aux yeux des pays africains au point de devoir battre en retraite devant les intrigues américaines dans toute la région des Grands Lacs.

Le chef de la rébellion zaïroise est un homme heureux : il contrôle les plus riches gisements miniers d'Afrique et bénéficie du soutien bienveillant des plus grosses firmes internationales du diamant et des métaux précieux.

L'armée zaïroise, aidée de mercenaires étrangers veut déloger les rebelles de la province du Kivu. Et des centaines de milliers de réfugiés sont pris entre deux feux.

Ce sont des réfugiés rentrés du Zaïre. Leur sort est précaire, mais plus enviable que celui des centaines de milliers d'autres qui continuent d'errer sous la pluie dans les montagnes du Kivu, et pour lesquels aucune opération d'aide n'est encore prévue.

Le régime de Kigali, qui n'a cessé d'inviter les Rwandais à rentrer au pays, doit maintenant résoudre deux problèmes cruciaux : celui de la justice qu'attendent les victimes du génocide, et celui de la répartition de la terre cultivable.

L'immobilisme des grandes puissances convient parfaitement aux dirigeants tutsis du Rwanda. Ils espèrent régler une fois pour toutes le problème de la menace que représente la présence à leurs frontières des miliciens et des militaires de l'ancien régime hutu.

Le génocide rwandais ne s'est pas terminé en 1994. Depuis la province zaïroise du Kivu, les extrémistes hutus ont continué à harceler le régime de Kigali, qui vient de riposter pour les neutraliser. Des centaines de milliers de réfugiés deviennent les otages d'une guerre dont l'enjeu les dépasse.