Laurent Jenny est professeur à l'université de Genève. Il est l'auteur, entre autres, de Je suis la révolution (Belin 2008).

Quelles évolutions la rhétorique a-t-elle connues, de sa création par les Grecs jusqu'à nos jours ? Comment saisir et analyser les différentes facettes de l'art de persuader ? De l'hypotypose à l'épanalepse, quels sont les termes qui définissent les figures rhétoriques ? De quelle manière la rhétorique s'étend-elle aux différents champs de la société contemporaine ? Encensée par les uns comme l'art de bien parler, dénigrée par les autres pour sa réputation d'artificialité et son pouvoir « dangereusement persuasif », la rhétorique est une science complexe qui a connu des fortunes diverses : tour à tour socle de l'éducation classique puis victime d'une longue éclipse, elle est aujourd'hui de nouveau en plein essor. Mêlant théorie et démonstrations, cet ouvrage est un outil indispensable pour comprendre les fondements et les enjeux de la rhétorique.

Dans le sillage de ses travaux sur la mémoire au sein de la civilisation médiévale, Mary Carruthers étudie ici les pratiques de la méditation monastique, en s'attachant moins à des contenus de pensée, des images mentales, qu'aux opérations et aux techniques - elle dit aussi la fabrique - qui ont permis de les produire. Ces opérations pour penser et méditer, ou encore cette construction de la pensée, passent par un apprentissage, l'acquisition d'un savoir-faire qui relève de la rhétorique, où la composition et l'invention, bien plus que la persuasion et l'accumulation, sont primordiales.De la fin de l'Antiquité tardive aux premiers siècles du Moyen Âge, les sources religieuses ou littéraires comme d'autres productions dépendantes ou non du livre - cartes du ciel, enluminures et mises en pages des manuscrits, architecture et ornementation des édifices religieux - témoignent de la mise en ?uvre de l'ensemble de ces opérations, véritable machina memorialis capable de donner naissance à des textes comme à des bâtiments, mais qui existe d'abord dans l'esprit de ceux qui la construisent.Si cet ouvrage retiendra l'intérêt des spécialistes d'autres domaines que l'histoire médiévale : anthropologie, philosophie, voire sciences cognitives, sa richesse, sa variété et le plaisir de sa lecture tiennent aussi aux nombreux rapprochements que l'auteur opère avec le monde contemporain par lesquels l'art de la mémoire du Moyen Âge devient pour nous étonnamment vivant et proche.

Retrace l'empreinte vivante, réflexive, évolutive, controversée, que l'art antique du discours, depuis la Renaissance, a laissée sur l'éducation, la théorie littéraire, la religion, la philosophie, la société, les arts de l'Europe, depuis le XVe jusqu'au XXe siècle.

La rhétorique est considérée ici comme un langage commun pour les artistes et les intellectuels. Les auteurs l'envisagent sous l'angle de l'art et comparent les moyens et les effets que les artistes ont à leur disposition avec ceux des orateurs et des écrivains. Cette réflexion débute à l'Antiquité et concerne l'Europe.

Panorama des différentes fonctions de la rhétorique, tant dans sa manifestation spontanée que dans ses usages techniques. E. Danblon explore la figure de l'homme rhétorique, rationnel parce qu'émotionnel. Elle évoque également le modèle antique de la rhétorique, décrit comme le commencement de l'ouverture vers l'autre.