La biographe de Sartre porte un regard nouveau, nourri de ses voyages, sur la fortune de son oeuvre dans le monde après sa mort. Les hommages en provenance des cinq continents s'accordent sur un point : le message de Sartre reste, aux yeux des intellectuels, un outil de référence pour déchiffrer leur époque, au point de devenir, par la contribution de ses nombreux disciples, un véritable modèle.

Les noms de Sartre et d'Aron résument à eux seuls tout le débat intellectuel, moral et politique de ces dernières décennies.

On le sait moins mais Stendhal était l'écrivain préféré de Jean-Paul Sartre et pourtant, c'est à Gustave Flaubert qu'il consacra une vaste étude, L'idiot de la famille. Leur lien est plus profond que d'apparence car Stendhal et Sartre, à un siècle d'intervalle, essaient de répondre à la question capitale qui se pose à l'homme moderne : quel comportement adopter après la mort de Dieu ? Ou plutôt, pour ces deux penseurs athées : comment vivre heureux et digne dans un monde sans Dieu ? Pour montrer les convergences d'approche, Paul Desalmand met en parallèle les vies (amours et carrières), les pensées (le problème de la liberté), les morales (Que faire ? Que peut-on espérer ?) de ces deux grands noms de la littérature. Et envisage même la possibilité de voir en Stendhal un précurseur de l'existentialisme...