Préfigurant ce qui pourrait se jouer dans d'autres épreuves à venir, la crise sanitaire du Covid-19 a mis en lumière les difficultés du dialogue entre le monde scientifique, les décideurs politiques et les citoyens. Dans ce triangle, les relations sont marquées par un certain nombre de contradictions et de défiances. Juguler le dérèglement climatique obligera à les dépasser.

L'apparition des anti-vaccins est aussi ancienne que les vaccins. Faisant fi de l'éradication des grandes épidémies, les "allergiques" à la piqûre s'appuient sur un argumentaire qui a traversé les siècles.

Certains exigent des preuves, d'autres s'en tiennent à des faits souvent jugés insuffisants pour apporter des certitudes. Du discours à la méthode, scientistes et empiristes s'opposent. A quoi bon ?

Alors que le film "Hold-up" déchaîne la polémique, l'essayiste démontre, dans "Comment parler des faits qui ne se sont pas produits ?" (Editions de Minuit), qu'il est dans la nature de l'homme de croire et de trouver du sens.

Malgré la crise sanitaire actuelle, malgré les affaires du sang contaminé et de la vache folle, malgré la défiance envers les OGM ou le nucléaire, la science continue de bénéficier d’un large soutien de la part des Français. Du moins globalement. Car, si l’on regarde de plus près les sondages, son capital à dominante positive s’est converti en relative incertitude : du bien ou du mal peuvent, pour une majorité du public, résulter de l’activité scientifique. Les chercheurs et chercheuses, quant à eux, ne jouissent plus du même crédit.

Paradoxalement, plus l’urgence climatique est évidente, plus les voix récusant les causes humaines du dérèglement gagnent du terrain. Leur influence a nourri une perte de confiance de l’opinion envers la communauté scientifique, que décrypte l’historienne et philosophe Bernadette Bensaude- Vincent. Camille Étienne et Jean Jouzel partagent leur analyse. Sommaire. Climatosceptiques et toxiques. Repenser les rapports entre sciences et société.

Brillant philosophe systématique, Auguste Comte échafaude le rêve d'une société organisée rationnellement, émancipée par l'instruction scientifique. Mais la religion « positiviste », qu'il voulait instaurer sur la terre entière, a fini par prendre des contours inquiétants.

Largement partagé sur les réseaux sociaux, ce documentaire complotiste truffé de contre-vérités agglomère toutes les contestations. Proches de mouvements réactionnaires, leurs auteurs ont pourtant réussi à faire intervenir de nombreuses personnalités.

Entre la contestation antivaccinale et l'essor des pseudosciences, la confiance dans la parole scientifique a été ébranlée pendant la pandémie de Covid-19. Comment faut-il interpréter cette suspicion permanente, et que peut-elle nous apprendre de notre rapport à la connaissance scientifique ?