New York a beau avoir inspiré des centaines de cinéastes, deux d'entre eux incarnent la ville dans l'imaginaire collectif. Ils ont en commun d'avoir cosigné jadis un film à sketchs, « New York stories », réalisé comme une évidence de leur attachement à la Grosse pomme. Ces deux hommes sont Woody Allen et Martin Scorsese. Mais leur vision de New York n'est pas la même. Le premier connaît comme sa poche les quartiers les plus bourgeois ou ceux qui abritent les événements culturels. Le second préfère évoquer le New York populaire de son enfance.

A quel moment démarre véritablement "Mean Streets", et à travers lui, le cinéma de Martin Scorsese ? Par les mots prononcés dans le noir par Keitel ? Par son éveil soudain et son regard angoissé dans le miroir ? Ou plutôt par un imposant riff de batterie, qui se transforme en orchestration rock baroque ? Un son qui n'est pas n'importe quel son, mais le légendaire "Wall of Sound" de Phil Spector, celui qui a fasciné tout le rock, des Beatles à Nick Cave, et rendu littéralement fou Brian Wilson des Beach Boys.

"Silence" ressemble au troisème mouvement d'une symphonie mystique en trois actes qui aurait débuté pour Martin Scorsese avec "La Dernière tentation du Christ" (1988) et se serait poursuivie avec "Kundun" (1997). Un exercice acrobatique de grand écart entre christianisme et bouddhisme qui traduit un feu intérieur particulièrement intense. La genèse de ce projet remonte à une trentaine d'années, mais ce n'est pas un hasard si le réalisateur s'y est attelé à ce moment précis de son oeuvre.

L'histoire d'un pervers manipulateur peut-elle donner du plaisir au public ? Oui, et le spectateur de ce film se prend à adhérer au personnage. Une leçon qui nous rappelle que les plus grands pervers réussissent en entraînant les "honnêtes gens" dans leur sillage.

Dans ce film adapté d'un roman de Dennis Lehane, on retrouve les obsessions du cinéaste : péché et culpabilité.

En exclusivité, un reportage photo de Brigitte Lacombe, sur le tournage de ce qui sera le premier événement de 2005 : "Aviator", sur la vie de Howard Hughes, le magnat excentrique qui avait peur des microbes, mais aimait à la folie les avions, le cinéma et les femmes...

Deux ans après la fin du tournage, voici enfin le film tant attendu de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Daniel Day-Lewis et Cameron Diaz. Un film-fleuve de près de trois heures qui nous plonge dans le New York ultra-violent des années 1860.

Shutter island marque la quatrième collaboration entre DiCaprio et Scorsese. L'occasion de revenir sur un acteur en constante évolution et les obsessions d'un réalisateur au sommet de son art. Bienvenue sur l'île...