Pour la deuxième fois après "Germaine et Benjamin", réalisé pour la télévision mais sorti en salles dans sa version courte ("Du fond du coeur", 1994, sur Mme de Staël et Benjamin Constant ; de fait, le premier long métrage français tourné en numérique), Jacques Doillon s'attache à un couple de créateurs « historiques »... Mais il s'agit ici de sculpteurs et non d'écrivains, en l'occurrence du plus célèbre couple de sculpteurs de l'histoire : Auguste Rodin et Camille Claudel.

C'est à la fois un choc de titans et un choc générationnel. Cent ans après sa mort, le père de la sculpture moderne se mesure aux prodiges qu'il a enfantés : Alberto Giacometti, Germaine Richier, Georg Vaselitz, Anselm Kiefer... Un livret de famille long comme le siècle, à l'affiche du Grand Palais.

Quand Catherine Chevillot préparait avec son équipe le centenaire de la mort d'Auguste Rodin (1840-1917), à qui a-t-elle pensé parmi les sculpteurs contemporains capables de lui être comparés, voire opposés, sinon à Anselm Kiefer (né en 1945) ? Avoir pensé à Kiefer - alors que leur facture, leur champ opératoire et leurs obsessions sont bien différents - aboutit en réalité à une confrontation fascinante.