Elles ont connu les mêlées dans les champs de chardons et les douches dans les rivières après les matchs. Exclues des terrains de rugby français en 1972 par un ministre misogyne, une poignée de pionnières opiniâtres, aidées de quelques hommes, se sont battues pour imposer leur pratique. L'article se conclut par un entretien avec Carole Gomez, directrice de recherche à l'Iris intitulé "La nouvelle carte du rugby mondial".

Le match dure depuis plus d'un siècle. Commencée pendant la Première Guerre mondiale, l'histoire des femmes et du ballon rond est une odyssée : elle suit les soubresauts des vagues féministes, rebondit sur les mouvements ouvriers, joue les prolongations avec les événements de Mai 68... avant de buter sur le conservatisme d'instances sportives dirigées en grande majorité par des hommes. Taclé par sa propre fédération, le football féminin a longtemps été relégué au banc de touche. C'était sous-estimer l'endurance des sportives à la conquête de ce terrain jugé très masculin.

On ne les compte plus. "La Parisienne", "La Marseillaise", "We own the night". On ne les compte plus, ces dizaines de courses à pied "réservées aux femmes" chaque année en France. On ne les compte plus tant chaque ville veut avoir la sienne. On les confond d'ailleurs, tant elles sont toutes tristement identiques. Etouffant un embryon de sport sous un matelas de clichés rétrogrades.