La petite-fille de Jean-Marie Le Pen est en passe de s'emparer du conseil régional de Paca. A Nice comme à Paris, elle séduit aussi bien dans les rangs de la droite traditionnelle que parmi les franges les plus radicales.

Selon l'historien, les Français de diverses origines "ne se sentent pas compatriotes", ce qui mine les principes d'égalité et de laïcité, et nourrit les tensions.

Pour le philosophe, c'est la professionnalisation de la politique qui nourrit le sentiment d'exclusion. Afin d'en sortir, il faudrait instaurer de nouvelles règles de représentation, notamment le mandat limité et le tirage au sort.

Que reste-t-il du clivage entre la gauche et la droite ? Comment la social-démocratie peut-elle se réinventer ? Entretien avec Gilles Finchelstein, directeur de la Fondation Jean-Jaurès, qui publie un nouvel essai.

Point sur l'évolution du profil de l'électeur du Front national qui a frôlé 28% des suffrages exprimés au premier tour des régionales de 2015 et rassemblé 6,8 millions de voix au second. L'électorat du Front national progresse, mais évolue peu : très à droite au plan idéologique, il recrute davantage dans les milieux populaires et peu instruits. Phénomène nouveau, il perce aussi dans la fonction publique, chez les catholiques, dans les tranches d'âge intermédiaires et tend à se féminiser.

Depuis quinze ans, l'élection du Parlement européen ne mobilise qu'une minorité d'électeurs. La montée de l'abstention est devenue un phénomène marquant de la vie démocratique française. On l'observe en particulier au sein de l'électorat traditionnel de la gauche.

Le président est en campagne. Obsédé par la menace Marine Le Pen et le délitement de son propre électorat, il tente désespérément de retrouver les recettes de la présidentielle de 2007. Et du coup, sur le terrain de la sécurité, il ajoute la surenchère à l'échec.

Plus centriste. Plus pragmatique. Ses envies sont souvent en décalage avec celles des dirigeants Verts.

Le président est à l'offensive et le candidat socialiste à la peine. Cela permet à l'un de rattraper son retard au premier tour, sans pour autant que l'autre dévisse. Et au second tour, imperturbablement, un large rassemblement se forme pour sortir le sortant. Comme partout en Europe...

Le président a perdu son triple A. Cet échec qui brise son élan lui fait craindre désormais un 21 avril à l'envers.

Le manque d'enthousiasme des électeurs, qui peut nourrir l'abstention, souligne l'incapacité des candidats à intégrer la réalité de la crise dans leurs discours de campagne.

Pour le nouveau président et pour la France, quels sont les défis à relever d'urgence ? L'historien et philosophe de la démocratie nous dit lesquels.