En 1994, après vingt ans d'exil, le dissident russe rentre dans son pays. Sinon résigné, au moins assagi, comme nous le montre la compilation d'entretiens "Une minute par jour".

Alexandre Soljenitsyne revient sur le devant de la scène. Le quatrième noeud de La Roue rouge vient de paraître, et le slavisant Georges Nivat publie Le Phénomène Soljenitysne. Transfuge se penche sur cette figure insaisissable. Eclairages sur une oeuvre controversée à travers quelques thèmes : le réalisme dissident, la critique de l'Occident, le tragique, la Russie

Dix ans après sa disparition, que reste-t-il d'Alexandre Soljenitsyne ? Immense figure d'opposant, il a révélé au monde entier l'étendue et l'horreur du goulag soviétique. Mais au-delà de son oeuvre de mémorialiste, il demeure avant tout un grand écrivain et un pourfendeur du mensonge, où qu'il soit, nous expliquent la critique littéraire Lioudmila Saraskina et l'historien Georges Nivat.

Le grand écrivain russe a disparu début août 2008, à 89 ans. Victime du régime totalitaire de son pays, il a été le témoin, avec ses récits, de l'implosion de l'empire soviétique. Pourtant ce stoïcien révolté n'a eu de cesse de faire l'apologie du bonheur.

1974 : "L'Archipel du Goulag", d'Alexandre Soljénitsyne, est traduit en français. L'événement bouleverse l'opinion publique occidentale.

Avec un nationalisme féroce et sur un ton de procureur, l'auteur de "L'Archipel du Goulag" juge la débâcle de son pays.

Le grand écrivain slave poursuit avec "la Roue rouge, mars 17" sa grande histoire romancée de la Révolution russe. Hélas, l'ouvrage se révèle être une pesante machine compilatrice qui écrase tout sur son passage et broie toute velléité littéraire.

Dans "Deux Siècles ensemble ", le plus grand écrivain russe, souvent taxé d'antisémitisme, analyse les rapports troubles entre la Russie et les juifs.