Ça ressemble à une impossible course contre la montre. Le climat se réchauffe, la neige disparaît, et les stations de sport d'hiver se démultiplient pour sauvegarder domaine skiable et attractivité. Le début de la fin pour les touristes et les industriels ? Nous avons posé la question aux experts.

En 1964, avec le plan Neige, est lancée la construction de 23 villes nouvelles du ski. Un défi technique répondant à la promesse d’un marché fructueux et aujourd’hui confronté au réchauffement climatique.

Au pied des pistes, l'odeur des moteurs diesel des téléphériques se mêle à celle des tartiflettes. Pour combien de temps encore ? Lardée de remontées mécaniques, la montagne a été modelée pour les besoins des sports d'hiver. Dans l'Hexagone, ceux-ci génèrent 9 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an et pèsent pour 10 % du tourisme. Mais l'or blanc se fait rare. À l'angoisse des hivers sans neige, les promoteurs immobiliers répondent par des avalanches de béton.

Authentiques, préservés et cultivant volontiers l'art de vivre au naturel, les hameaux de montagne offrent de faire un pas de côté sans renoncer aux plaisirs de la glisse.

A la saison des neiges, la montagne est magique. Au grand air, un peu plus près du ciel et des étoiles, on découvre des sommets inédits, des randonnées inconnues, des hôtels et des restos d'altitude, des spas relaxants. Dans les Alpes et dans les Pyrénées, les stations ont bien plus à offrir que du ski et des pentes à dévaler. Suivez notre guide !

Vastes domaines skiables, art de vivre réputé... La France a des atouts pour attirer les skieurs étrangers. Mais la concurrence est rude!

Les sports d'hiver ont longtemps représenté un idéal de vacances et une preuve de réussite sociale. Face au désamour, ils doivent se réinventer.

En réponse au problème de l'enneigement des stations de ski, lié au réchauffement climatique, Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, a promis un accompagnement financier vers un modèle "quatre saisons". Les pouvoirs publics s'inquiètent de la survie des territoires de montagne alors que, les bonnes années, 9 milliards d'euros sont dépensés en station. Détails. Peu de chiffres.

Il faut arrêter de rêver ! Il n'y a plus assez de neige pour skier dans les stations de basse et moyenne altitudes. Faire croire le contraire relève du pur mensonge. C'est ce que dit en substance Valérie Paumier, fondatrice de Résilience Montagne, qui oeuvre pour sortir de ce modèle moribond. Tandis qu'en juillet 2024 les JO d'hiver 2030 étalent attribués, sous conditions, aux Alpes françaises !

Chaque degré supplémentaire fait perdre un mois d’enneigement aux stations de ski. Pourtant elles s’obstinent. Plus de neige ? Elles en fabriqueront. Plus d’eau pour fabriquer de la neige ? Elles feront des retenues collinaires. Et s’il y a des opposants, ses lobbies sont assez puissants pour imposer leur contre-discours. Enquête sur le business de l’or blanc qui poursuit sa croissance, sous perfusion de subventions publiques, malgré la fonte des neiges.

En octobre 2024, la communauté de communes (ComCom) a annoncé brutalement la fermeture de la station. Les habitants se sont mobilisés et ont obtenu un sursis pour un an encore. Ils cultivent l’espoir d’avoir un investisseur pour moderniser les remontées mécaniques, un budget de l’ordre de 20 millions d’euros.