Toujours plus. D'intime, de drame, de peur. "Ca se discute", "Y a que la vérité qui compte", "Fear Factor" et, depuis peu "Nice People"... Ces émissions jouent la carte de la surenchère et manipulent plus ou moins subtilement émotions et sentiments. Où s'arrête le jeu ? Où commence la perversion ? Tous les invités ne sortent pas psychologiquement indemnes de l'arène médiatique. Enquête sur les nouveaux jeux de cirque.

La téléréalité est un genre controversé : spectacle voyeuriste, passe-temps sans intérêt ou expression crue de la réalité humaine ? Les polémiques vont bon train, mais une ligne jaune est franchie lorsque ces programmes mettent en scène des enfants et exploitent leurs émotions pour les livrer en pâture au public.

Les cobayes contemporains des reality-shows vont sur les plateaux de télévision comme on va à confesse.

"A la recherche de la nouvelle star" (M6) : la dernière trouvaille des fabricants de real-TV, après "le Loft", "Koh-Lanta", "Star Academy", ne déroge pas à la règle. "Rien que du bonheur" promettent les producteurs aux dizaines de milliers de candidats venus tenter leur chance. Plus dure est la chute. Pour une poignée d'élus, riches et célèbres, on ne compte plus les déçus de ces machines à rêve.

Emissions phares, voire cultes, de MTV, "Jackass" et " Dirty Sanchez" rivalisent de bêtise, d'humour scato, de sketches sado-maso souvent dangereux, de vulgarité à la limite de l'écoeurement... Pourtant nombres d'adolescents adorent.

Les plateaux où dissertent psychologues, éducateurs et parents sur le malaise des jeunes ou l'éducation permissive, c'est fini.

"Big Brother" puis "Loft Story" furent au départ l'arme des grands producteurs audiovisuels contre les nouveaux venus du Web.

De Gustave Courbet à Vanessa Beecroft, d'Andy Warhol à Orlan, difficile, quand on y regarde d'un peu près, de ne pas voir l'influence de l'art contemporain sur le principe même de l'exposition des "performances" quotidiennes qui fonde les émissions de télé-réalité. Démonstration.

Histoire préfabriquée, candidats bidons, manque d'imagination : ces émissions ne trouvent plus leur public...

Ils rêvent tous de devenir célèbres. Leur méthode : créer le "buzz", Traduisez : faire parler de soi à tout prix. Paradoxe : ces narcissiques compulsifs, derrière cette frénésie du dévoilement de soi, cherchent en fait à rencontrer les autres.

Fille de républicains espagnols, passée à l'école Mireille Dumas, elle règne depuis une décennie à la télévision, démiurge explosif de ″Loft Story″ à ″Secret Story 6″.