Les médias l'ont surnommé "le mini-Kerviel". A l'origine d'un "incident de marché" de 751 millions d'euros à la Caisse d'épargne, l'ex-trader Boris Picano-Nacci revient sur ce monde d'hubris -dans lequel il a lui-même versé-, où les patrons incitent à prendre toujours plus de risques, pour empocher toujours plus de profits puis saisissent la justice dès qu'il y a de la casse.

Le badinage des traders et des hommes d'affaires est un bon moyen de se faire une opinion sur la dimension morale des différents scandales financiers.

Passionné par la Bourse mais lucide, Adrien, trader à la Société générale, estime : "Il y a potentiellement des dizaines de Jérôme Kerviel dans les salles de marché".

Moussa Bakir n'ignorait rien des pratiques de son ami, avec lequel il partageait les joies et les peines. Leur correspondance cachée, révélée par "Le Nouvel Obs", jette une lumière crue sur la plus grande fraude de l'histoire.

Pour prendre le pouls du pays à la veille du scrutin présidentiel, "l'Obs" retourne à la rencontre de ces Français qui furent au coeur des enjeux politiques économiques et sociaux du quinquennat. Cette semaine, les traders de la Défense, marqués par la phrase de Hollande : "Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance".

On le rencontre dans de grandes banques, des sociétés de Bourse, ou travaillant à son compte, mais son véritable territoire, c'est le marché.

L'ancien golden boy de la place de Paris lève le voile d'un capitalisme financier qui ignore l'éthique, méprise la création de valeur et n'adore que l'argent

A la veille du G20, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy estime qu'il est envisageable de limiter unilatéralement les rémunérateurs des traders des banques françaises.

Ce n'est ni un faux repenti faisant semblant de regretter ses millions d'euros de primes ni un fier-à-bras narguant le monde du haut de sa batterie d'écrans d'ordinateurs, mais ce trader dévoile les coulisses et les dérives des marchés financiers qui ont créé le plus grand cataclysme financier depuis un siècle

En 2008, neuf banques ont accordé 33 milliards de dollars de bonus bien que leurs pertes aient atteint 88 milliards.