La Cinémathèque française célèbre François Truffaut. Retour sur les éclats d'un critique de 20 ans.

L'exposition François Truffaut et un très beau catalogue permettent de plonger dans les archives du cinéaste.

Au mois d'avril, Hélène Fillières, rencontrée pour la sortie d'"Un Homme un vrai" des frères Larrieu, nous avait confié sa passion pour "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut.

Désir de revisiter l'ensemble de son oeuvre, selon plusieurs approches originales. Coups de coeur pour certains films. Librement composé, ce retour sur le travail de Truffaut et sur les effets qu'il engendre, en France et dans le monde, est une planche d'appel pour regarder vers le présent et le futur des films.

A la verve de Guitry, Cocteau et Renoir, François Truffault adosse une mythologie personnelle qui l'impose comme l'un de meilleurs représentants de la "nouvelle vague". Entre filiation et rupture, il imprime, dans l'histoire du cinéma, un ton à la fois intime et narquois. En grande partie explicable par l'histoire de sa vie.

Dans le beau livre de Serge Toubiana et Antoine de Baecque, on découvre que François Truffaut, gamin mal aimé et critiqué redouté, n'a su faire qu'une chose : aimer à la folie le cinéma et les femmes.

Neuf ans après sa mort et trente ans après le choc des "Quatre Cents Coups", prix de la mise en scène en 1959, l'ombre de François Truffaut s'étend sur le Festival de Cannes. De l'enfant terrible de la Nouvelle Vague au cinéaste classique du "Dernier Métro" en passant par l'agitateur de Mai-68, sa légende de metteur en scène et d'homme à femmes n'a cessé de passionner critiques et échotiers.

Sous ses airs autobiographiques, "Les Quatre cents coups" met en lumière une démarche plus complexe qu'il n'y paraît. Il est clair que le jeune Antoine Doinel doit beaucoup à François Truffaut lui-même, dont l'enfance rebelle est de toute évidence l'un des moteurs de son cinéma en devenir.

En 1973, le cinéaste de "La Nuit américaine" écrit à celui du "Mépris" qu'il a "un comportement de merde sur un socle". Entre les deux maîtres de la Nouvelle Vague, l'amitié est à bout de souffle.