Artiste solitaire, Joseph Mallord William Turner n'en demeura pas moins un regardeur obstiné, certain que la fréquentation des maîtres pouvait innerver sa quête de modernité. De la singularité en tant qu'éloge de la perméabilité...

Le peintre britannique qui a réinventé le paysage, embrasé les couleurs et sublimé la lumière est confronté à ses maîtres, au Grand Palais, à Paris. L'occasion de (re) découvrir les oeuvres vertigineuses de celui que beaucoup considèrent comme le précurseur de la modernité.

Turner, Whistler, Monet. Trois des plus grands peintres du XIXe siècle sont à l'affiche du Grand Palais pour une exposition sur les origines de l'impressionnisme qui s'annonce comme l'un des grands événements de la rentrée à Paris.

Turner et ses peintres, l'exposition événement de Londres, jette enfin l'ancre à Paris. Où il apparaît que le moderne pasticheur de Van de Velde et de Poussin enflamma définitivement sa palette au contact de l'Italie et de ses inimitables bains de lumière.

Il y a des morceaux de Turner dans l'oeuvre de Poussin. Proust l'écrit dans Sodome et Gomorrhe. Et si Whistler entre dans la composition du nom et de l'art d'Elstir, une ébauche de La Recherche montre que le nom du peintre imaginaire n'est arrivé qu'après la biffure de celui de Turner. Proust n'est pas cité dans le catalogue de l'exposition du Grand Palais. Le propos est différent des expositions qui se tinrent dans les mêmes lieux en 1983-84 et 2004.

Présentée à Londres cet automne, l'exposition de l'oeuvre de Turner s'ouvre au Grand Palais ce mois-ci. Son commissaire français souligne l'importance d'un artiste qui s'est mesuré aux plus grands, Rembrandt, Le Lorrain, Poussin et Watteau.

Turner, Whistler et Monet se partagent l'affiche du Grand Palais. Filiation ou antagonisme, défi, contamination, l'exposition met en lumière la somptueuse partition que jouent trois virtuoses du paysage.