L’élection de Donald Trump a relancé l’usage de l’adjectif « ubuesque ». On croyait en avoir fini avec ce registre du roi bouffon, faisant étalage de son infantilisme et de son arbitraire. Et puis non : la créature imposée par Alfred Jarry est décidément increvable. Non contente d’avoir préfiguré les totalitarismes du XXe siècle, elle peut incarner, au XXIe siècle, l’ultralibéralisme en phase terminale, la démocratie dévoyée et les errements individuels. Cornegidouille ! Sommaire. Ubu trône toujours. On est tous dans la merdre ! Au-delà de l’épouvantail. Le roi obus d’un anarchiste.

Il y a cent cinquante ans, le 8 septembre 1873, naissait à Laval le futur poète, romancier et dramaturge Alfred Jarry. A tout juste 23 ans, ce joyeux provocateur publiait sa pièce "Ubu roi", se faisant précurseur du surréalisme, du dadaïsme et du théâtre de l'absurde. Et merdre ! a-t-on assez dit à quel point Jarry était un génie ?

Il faut relire "Ubu roi", la pièce d'Alfred Jarry ! Elle nous montrait, bien avant l'heure, la façon dont des personnages outranciers, ridicules et souvent stupides peuvent en venir à être élus par tout un peuple.