Le vieux Louis avait la haine industrieuse et glacée. Il a farci sa maison de machines infernales pour se venger de sa famille. Mauvaise pioche : il a été tué par son propre traquenard.

La vengeance est une fantastique force émotionnelle. Mais peut-elle éteindre le brasier de notre colère ou rassasier notre soif éperdue de consolation ? Ou se retourne-t-elle à coup sûr contre son auteur ?

Tout le monde se venge : dans les livres, les médias, sur les réseaux sociaux, tous les moyens sont bons pour afficher publiquement ses griefs contre ses adversaires.

Parfait en vengeur taciturne dans Vengeance, de Johnnie To, Johnny Hallyday fait un retour en force au cinéma après quelques belles rencontres (Godard, Giusti, Leconte). Entretien, forcément passionnant, avec une légende du rock bien décidée à faire du cinéma sa priorité

Longtemps, la vengeance s'est dégustée froide. Clovis l'aimait frappée. Hamlet la mijotait aux petits oignons puis la réservait au frais, pour plus tard. Monte-Cristo la laissait macérer des années dans le vinaigre. C'était le bon temps, celui des plats raffinés, longuement et haineusement préparés. A l'ère du fast-food, les hommes et les femmes modernes n'ont plus de temps à perdre. Et, comme on n'arrête pas le progrès, nous avons désormais à notre disposition tous les outils nécessaires pour réussir sans peine de savoureuses vengeances express.