"Jusqu'à la garde", le premier long de Xavier Legrand, était l'événement français de la Mostra de 2017. On a rencontré le réalisateur pour ce récit, à la fois rigoureux et haletant, d'une crise familiale.

Prix de la mise en scène à la Mostra de Venise, un premier long métrage virtuose et implacable sur l'enfer du harcèlement conjugal vu à travers les yeux d'un jeune garçon.

Xavier Legrand déboule dans le paysage cinématographique français de manière fracassante avec "Jusqu'à la garde", film choc sur les violences conjugales, qui explose les carcans et les dogmes d'un certain naturalisme français.

Nous connaissons les chiffres. Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint et 7 % des femmes, soit une femme sur quatorze, sera victime d'un viol au cours de sa vie. Malgré l'émergence de mouvements tels que #metoo l'année passée et l'inscription Grande Cause Nationale en 2018, les violences faites aux femmes n'ont pas faibli.

Mardi 3 septembre 2019 se tiendra le premier « Grenelle » contre les violences conjugales sous l'égide de Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Selon le gouvernement, qui l'a annoncé début juillet à la suite d'une manifestation des associations, il s'agira d'une « journée de mobilisation nationale pour lutter contre ces violences et faire connaître le numéro d'urgence, le 3919 ».Suffisant ? Au vu des dysfonctionnements des systèmes judiciaire et policier, qui ne parviennent toujours pas à protéger les victimes, on est en droit de se poser la question.

Le 3 septembre 2019 s’ouvrira le Grenelle des violences conjugales. Des états généraux inutiles selon le jeune retraité de la magistrature à Douai, qui estime que l’aide aux victimes ne suffit pas.

Près d'un quart des femmes tuées par leur conjoint en 2019 ont plus de 60 ans. Un phénomène oublié à l'heure du "Grenelle des violences conjugales".

En France, le terme n’a fait son apparition dans le débat public que fin 2017 alors que les féministes l’emploient depuis l’orée des années 2000. Un symptôme de la difficulté du pays à regarder en face l’ampleur des violences : plus de 100 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-conjoint. À quelques jours de l’annonce des mesures du gouvernement pour endiguer le phénomène, militantes, magistrats et politiques racontent l’irruption de ce mot et la prise de conscience qu’il suscite aujourd’hui.

Le 5 janvier 2020, à Montauban, une femme tue sa compagne. Ce fait divers rappelle que le coupable ne s'accorde pas toujours au masculin, ce que le Grenelle contre les violences conjugales a négligé.