Revoilà Ianoukovitch, l'ami des Russes. Et dans les ex-républiques sociétiques, le Kremlin surveille ses ouailles.

En 2004, la révolution orange avait fait triompher le camp proeuropéen. Avec l'élection de Viktor Ianoukovitch, les prorusses savourent leur revanche.

Vie et mort politique d'un président autocrate qui a rançonné sa ville natale, Donetsk, et son pays.

Malgré la grande victoire démocratique remportée sur la place Maïdan, le bouleversement de Kiev vient rappeler que la sécurité est toujours aussi fragile à l'est de l'Europe. De l'histoire tumultueuse d'une vieille nation aux nouveaux calculs stratégiques de l'incontournable voisin russe, analyse des enjeux d'un pays dont le destin reste inachevé.

Après plusieurs jours de combat, l'ex-président Ianoukovitch est en fuite, tandis que le Parlement a annoncé des élections présidentielles anticipées pour le 25 mai 2014.

Le président Ianoukovitch destitué, l'opposante Ioulia Timochenko libérée, où va l'Ukraine ? La révolution peut accoucher d'une meilleure démocratie ou mener à l'éclatement du pays. Un choix qui dépendra en grande partie du rôle décisif de la Russie et de l'Occident.

Le régime est prêt à des concessions, sauf sur l'essentiel : le contrôle du pouvoir. L'opposition, débordée par des extrémistes, veut éviter l'escalade de violence. Et le pays reste au bord du chaos...

Malgré les tirs meurtriers, la peur et le froid, ils n'ont rien cédé, opposant à un régime corrompu et dictatorial leur rêve "européen" de démocratie et de liberté. Voici comment les insurgés de Maïdan sont entrés dans l'histoire.

Viktor Ianoukovitch deviendra sans doute le prochain président de l'Ukraine à l'issue du dépouillement du scrutin du 7 février 2010. Ioulia Timochenko, battue de peu, ne s'avoue pas vaincue et conteste le résultat. Mais sans réelles perspectives : l'élan révolutionnaire de 2004 n'est plus qu'un souvenir.

Trois mois après l'élection du contre-révolutionnaire Viktor Ianoukovitch, un quotidien ukrainien compare les situations de deux ex-républiques soviétiques qui furent, il y a cinq ans, le théâtre de révolutions libérales.

La frénésie prorusse du président Viktor Ianoukovitch inquiète. Aux yeux de l'intellectuelle qui s'exprime ici, elle constitue une menace pour les acquis concernant l'identité et l'indépendance du pays.