Dans la famille cochon voici Olivia, la fille, une chipie qui ne fait pas les choses à moitié. Quand elle s'habille, elle essaie tous les vêtements ; quand elle construit un château de sable, c'est un gratte-ciel qui sort de terre ; quand elle fait de la peinture, elle redécore le salon. Et ce n'est pas un, mais cinq livres qu'il lui faut lire avant de s'endormir. En d'autres termes, Olivia est très douée mais épuisante. Cet album permet de découvrir la vie quotidienne d'une famille cochon, somme toute proche de celle d'une famille ordinaire, depuis les chamailleries entre frère et soeur jusqu'aux repas, en passant par les sorties à la plage et au musée. Le décalage entre le texte - un commentaire sobre, qui s'en tient exclusivement aux faits - et les illustrations montrant Olivia dans tous ses excès, est d'une malice absolue. Parallèlement, cet album aborde aussi des thèmes plus abstraits, comme celui de l'imaginaire et de la création : au musée, Olivia est véritablement trasportée par les danseuses de Degas, alors que les tableaux abstraits de Pollock la laissent de marbre. Pourquoi exposer du Pollock, alors que je peux en faire autant ? se demande innocemment la fillette. Ajoutons que, plastiquement, " Olivia " est un des plus beaux livres publiés cette année. Ses dessins au crayon gris, rehaussés de rouge par pointe (à la manière des films colorisés), sont à découvrir immédiatement. A partir de 3 ans