Non, non, il ne s'agit pas là d'un recueil d'historiettes un peu nunuches de petits rats d'opéra. L'éditeur a fait appel à des auteurs reconnus, qui lui ont écrit de vraies nouvelles, chacun dans un genre. Non, non, contrairement à ce que vous pourriez penser, des six auteurs, Anne-Marie Desplat-Duc n'est pas celle qui s'est occupée du coeur : balayant d'un tour de main les rivalités entre danseuses, elle a installé au beau milieu de la scène, pour la Danse macabre de Saint-Saëns, un cercueil avec cadavre nauséabond... Si Emmanuel Viau s'est chargé de sa partie habituelle, la science-fiction, c'est pour mieux retranscrire les sacrifices auxquels sont soumises, depuis toujours, celles qui ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur art ; seulement au XXIIe siècle on passe d'abord entre les mains d'un chirurgien, et danser revient à métamorphoser son corps, non plus par le seul geste, mais dans son essence même... Quant à Iris de Christophe Donner, elle ne pouvait mieux attendre de son auteur qu'il ne l'aide à se dresser contre la vie même, qui l'avait fait naître handicapée. Grâce à la volonté tenace dont il la dote et qu'elle oppose aux autres, grâce à l'amour d'Haoran, un musicien aussi singulier qu'elle qu'il lui fait rencontrer, elle va prouver au monde qu'elle existe, plus belle qu'on ne l'avait jamais regardée... Derrière une couverture un peu "facile", des textes qui ont une autre ambition, en quelque sorte...