Bien qu'il ne soit sorti qu'en 1991, le troisième album solo de Martin Rev contient une profusion de matériel datant de 1980. Pour Cheyenne, il a créé les versions instrumentales de nombreux morceaux qui avaient été à la base du deuxième album de Suicide, intitulé Alan Vega / Martin Rev. La musique de Rev est influencée par les influences caractéristiques de la ville de New-York, un lieu où les harmonies doo-wop se mêlent au sifflement et au bourdonnement de la métropole pour se dissoudre en un collage de bruit. C'est ainsi que des mélodies rêveuses et mélodiques se confondent en sinistres tourbillons et drones émanant de machines à rythmes et de couches distordues de synthétiseurs. Cette polarité entre convergence et alliance décrit quelque chose de profondément américain, comme en témoignent les noms des morceaux et l'image de couverture d'un cavalier de rodéo. En effet, Cheyenne se joue comme un road-movie à la fois rural et intense, traversant un paysage riche en beauté et en contradictions. (Electre)