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La naissance du jour

Editeur :
Année de parution :
2004
Collection :
1 vol. (191 p.) : couv. ill. en coul. : 18 cm
"Bien que portant la mention générique de « roman », il s'agit là en fait d'une œuvre largement autobiographique, mi-récit mi-rêverie, où personnages fictifs (Valère Vial et Hélène Clément) et êtres réels (Dunoyer de Segonzac, Carco et Colette elle-même) se côtoient durant un été à la Treille-Muscate. Ce livre est d'abord l'histoire du renoncement, voulu et apaisé, à l'amour. Pour l'essentiel, l'intrigue s'y résume à un face-à-face entre la narratrice, femme mûrissante décidée à abandonner toute vie sentimentale, et Valère Vial, jeune décorateur épris d'elle et résolu à imposer son amour à celle qui n'en veut plus. Il y a là comme une sorte de duo d'opéra où chacun semble interpréter une partition différente : le grand air de la séduction pour l'un, la cérémonie des adieux pour l'autre. La force de conviction de Vial jointe à la nonchalance des nuits d'été auront un temps raison de la résistance de la narratrice mais n'atteindront pas sa résolution. Vial, que Colette a vainement tenté de jeter dans les bras de la jeune peintre Hélène Clément, s'en va, laissant la narratrice à sa solitude, mais aussi à sa liberté : « Il va falloir vivre sans que ma vie et ma mort dépendent d'un amour. J'y arrive. C'est prodigieux. » Mais La Naissance du jour est aussi et surtout un livre-bilan, une œuvre de maturité consacrée à la maturité où Colette revient sur sa vie sentimentale, avec ses blessures et ses joies, conduit une réflexion douce-amère sur la vie à deux et sur l'amour « qui n'est pas un sentiment honorable », avant de prendre le parti de se retirer : « Homme, mes anciennes amours, comme on gagne, comme on apprend à tes côtés ! Il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte ; mais je m'engage ici à prendre courtoisement mon congé. »