Il n'en fait qu'à sa tête, s'amuse de son succès et, du coup, accueille à bras ouverts, les bons écrivains et les ramasse-miettes. Les histoires qui disent l'époque d'aujourd'hui et celles qui bafouillent dans un deux-pièces-cuisine. C'est la loi du genre. Puisque genre il y a. Atteindre les sommets et servir de cale à l'armoire. Du bon, du mauvais. Comme partout. Le polar sait bien qu'il doit s'affranchir des règles pour ne pas s'endormir, comme il sait les respecter pour être le creuset d'un imaginaire qui ne se déploie que sous la contrainte. Les (excellents) romans que propose cette sélection de ″L'Express″ disent la vivacité d'une littérature généreuse qui s'offre aux lecteurs sans se regarder le nombril. Du plaisir, bien sûr. Mais aussi, en filigrane à travers tous ces récits, l'écho du monde. Le polar a toujours préféré le caniveau aux moquettes de velours. C'est l'endroit où l'on tombe. C'est aussi l'endroit d'où l'on se relève.