Donner du sens, rendre visible sans être vu, jouer sur les perceptions, valoriser des oeuvres, des objets, des idées, sans les trahir : tels sont quelques-uns des grands principes de la scénographie, cet art de la mise en espace au service d'un propos. Il existe autant de postures que de scénographes, autant de propositions que de projets d'exposition, qu'elle soit temporaire ou permanente. Les scénographes sont des auteurs, nous dit l'association récemment créée pour tenter de fédérer cette profession composée de personnalités multiples et provenant d'horizons divers : l'architecture, le théâtre, les arts plastiques, le graphisme... Mandatés par les musées et autres institutions culturelles, ils doivent composer avec les lieux dont ils prennent possession, parfois des monuments historiques imposant des contraintes de conservation très strictes. Ces professionnels dont les champs de compétences touchent autant à des questions d'ordre artistique que pratique travaillent en lien étroit avec les commissaires d'expositions et conservateurs de musées, dont ils doivent servir la ligne directrice, plus ou moins précise. Les scénographes sont aussi des chefs d'orchestre, faisant eux-mêmes appel à différents corps de métiers, graphistes, éclairagistes, socleurs, concepteurs d'outils numériques. Ce dossier met en lumière un métier pluridisciplinaire, complexe, technique, où il est aussi question de poésie, de mystère et de plaisir.