Dans le cadre de cet article, Gérard Blanchard formule pour la première fois l'un des jalons théoriques essentiels de son appréhension pragmatique du texte. Interrogeant les fonctions de mise en page en termes d'enjeux stratégiques et mémoriels, il s'appuie sur la tradition antique des « Arts de mémoire » ("ars memorandi") et des « lieux de mémoire »,("loci") afin de théoriser la notion de « lieux du texte ». Publié cinq ans avant la soutenance de sa thèse sur la « Sémiologie de la typographie » cet article marque aussi un temps fort dans l'histoire de « Communication & langages ». La revue, qui a alors sept ans d'existence, voit ses interrogations autour du graphisme et de la question visuelle prendre de l'ampleur. « Textes, images et lieux de mémoire » participe de cette réflexion en posant le problème de la mise en mémoire du texte par la valorisation de sa visualisation matérielle.