"Culturellement, nous sommes formés pour faire carrière dans les grandes structures, pas pour créer des entreprises"
Bulletin : <>Nouvel économiste 1583 - octobre 2011
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3 p. / p. 52-54.
Quels rapports entre les grands singes et les entreprises ? Seul l'anthropologue connaît vraiment la réponse : l'adaptabilité. Cette vertu expliquant la survie de l'espèce pour les premiers, les conditions de croissance et développement pour les secondes. La comparaison est osée... Il fallait donc toute la science d'un savant expert intervenant au Collège de France et intime de Lucy et ses 3 millions d'années en gage de légitimité pour transposer les avantages du darwinisme dans le monde économique. Ce qui passe par une critique assez rugueuse des grands groupes et des élites endogamiques qui les pilotent. Déficit de diversité et faiblesse culturelle dans les capacités d'innovation. Engoncées dans leurs vieux blocages lamarckiens explique Pascal Picq, ces vastes structures ne sont pas adaptées à la fabrique de l'innovation. Sinon une innovation de perpétuation orpheline de créativité nouvelle, peu féconde de ruptures et autres remises en cause. Des espèces disparaissent, d'autres s'adaptent. Il en est de même pour les entreprises. Les millions d'années d'évolution servent donc de référence à ce paléontologue qui y puise des réflexions utiles pour transformer l'avenir. Regard venu d'ailleurs, perçant comme un laser.