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L'Internationale des indignés

Numéros de page :
3 p. / p. 1-3
Comme Bartleby, le personnage imaginé par Herman Melville, les indignés de Wall Street ont décidé de ne plus jouer le jeu. ″Would prefer not to″, s'était mis soudain à répondre à ses supérieurs déstabilisés cet employé jusque-là modèle d'un cabinet d'avocats de Wall Street dans le roman. A Manhattan et ailleurs, les jeunes gens de classe moyenne, futures forces vives de l'économie, ont décidé, eux, d'occuper la rue et ce n'est pas non plus ce que l'on attendait d'eux. D'où le malaise. Les analystes ne parviennent pas à détecter les prémices d'une proposition structurée émanant des rangs de ces insurgés. La ligne reste cantonnée au titre du petit ouvrage de Stéphane Hessel, désormais traduit en 34 langues : ″Indignez-vous !″ Et c'est ce qui inquiète : face à cette partie de la jeunesse censée représenter l'avenir et qui semble engagée dans une sorte de résistance passive, l'élite dirigeante semble désarmée et condamnée à se remettre profondément en question.