Ce qu'il reste de Marx
Bulletin : Books 81 - janvier 2017
Numéros de page :
20 p. / p. 18-38
Onze personnes assistèrent aux funérailles de Marx. Son ami Engels était le seul à penser que son oeuvre aurait une postérité. Et, pour l'historien Jonathan Sperber, ce serait une grave erreur de considérer sa pensée comme actuelle. Elle appartient trop étroitement à son temps pour pouvoir être exportée dans le nôtre. Un autre livre, de l'historien des idées britanniques Gareth Stedman Jones, plaide également en ce sens : "Il faut replacer Marx dans son cadre, le XIXe siècle". Illusion de spécialistes, soutient au contraire Louis Menand, journaliste et professeur à Harvard. "On peut ramener Marx au XIXe siècle, mais on ne peut pas l'y laisser". Difficile de le nier, si l'on se souvient qu'à la mi-temps du XXe siècle "plus du tiers de la population mondiale relevait de régimes qui se disaient, et se croyaient vraiment, marxistes". Aujourd'hui encore, le pays le plus peuplé du monde se dit communiste. Et si, dans les démocraties, les partis communistes n'ont plus la cote, la montée des inégalités et les inquiétudes nées de la mondialisation et du pouvoir croissant de la machine redonnent vie, sinon vraiment aux idées de Marx, du moins à ses aspirations, à sa vision du monde. Sommaire. Figure du passé ou prophète du présent ? Trois marxistes actuels. Slavoj Zizek, le provocateur. Obstinément communiste : Alain Badiou. Vive le postcapitalisme !
Note Générale : Dossier de 5 articles.