Harcèlement
Bulletin : Causette 75 - février 2017
Numéros de page :
5 p. / p. 50-54
Fin janvier 2017, un professeur de l'université Rennes-II était mis en examen pour le viol d'une de ses étudiantes. Quelques semaines plus tôt, cette doctorante avait porté plainte, accusant son directeur de thèse de harcèlement, d'agression sexuelle et de viol. A Rennes, mais aussi à Strasbourg, Lille, ou encore Paris, des étudiants se plaignent de harcèlements moral et sexuel de la part d'enseignants. Bien que ces délits soient passibles de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende, rares sont les universités qui sévissent. Plus rares encore sont les affaires qui vont en justice. Et pour cause : un nombre inquantifiable de victimes choisissent de se taire par crainte des conséquences sur leur carrière universitaire. Si des cellules de veille essaiment dans certains établissements, que des politiques poussent les présidents à prendre des mesures, ces actions restent insuffisantes pour libérer la parole des victimes. Sur une dizaine de personnes entendues par "Causette", seules deux nous ont autorisées à utiliser leur vrai prénom. Les autres préférant garder l'anonymat, par peur de représailles.