Magny Blues
Bulletin : La Revue dessinée 15
01 mars 2017
Auteurs
Numéros de page :
8 p. / p. 130-137
On la connaît pour son tube "Melocoton", son physique imposant, ses coups de gueule engagés. On sait moins que, jeune dactylo, Colette Magny admirait les chanteuses américaines de blues, ignorant qu'elle possédait elle aussi une de ces voix profondes. Dans les années 1960, alors que se font sentir les frémissements des luttes à venir, Colette devient chanteuse. Manifs, concerts de soutien... la "protest singer" française est de tous les combats : elle interprète des "Viva Cuba", rend hommage aux "gens de la moyenne" ou aux victimes de Pinochet. Chanteuse libre, elle sert les textes des grands poètes avec des choix musicaux audacieux, brisant le moule de la chanson française. "Répression, suspicion, attention, où va-t-on, jusqu'où ira-t-on", prévenait-elle dès 1971. En ces temps d'état d'urgence, la réécouter file le blues.