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François Rouan, tresser les désordres du temps

Numéros de page :
pp.36-40
Jusqu'au 30 avril 2017 se tient au Musée Fabre, à Montpellier, la remarquable exposition "François Rouan, Tressages 1966-2016". Les commissaires (Michel Hilaire, Isabelle Monod-Fontaine et Stanislas Colodiet) ont pensé une rétrospective à taille humaine, rassemblant une cinquantaine d'oeuvres, exclusivement des tableaux - par ailleurs, Rouan pratique aussi la photographie et le film depuis le début des années 2000. Des "Portes de Rome" initiées à la Villa Médicis au début des années 1970 aux "Chambres Siena" (2013) exposées ces trois dernières années au Château de Hautefort, la plupart des séries faisant intervenir (ou non) la technique du tressage de bandes de toiles peintes sont représentées. Le parcours de l'exposition adopte un parti chronologique, mais il ouvre des perspectives entre les cimaises qui permettent de confronter - tresser en quelque sorte - diverses époques. À lire cet entretien avec l'artiste, on comprendra aisément que le tressage, bien plus qu'une technique, est une philosophie, un mode de pensée irriguant, depuis plus de cinquante ans, un oeuvre atypique qui n'a cessé de se renouveler en effectuant de constants retours sur lui-même.