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Bertrand Mathieu, professeur de droit de la Sorbonne Universitaire Paris 1

Numéros de page :
2 p. / p. 18-19
Machination médiatico-judiciaire ou cours pour une fois normal de la justice ? Ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Fillon" devrait appeler, pour bien faire, une enquête dans l'enquête sur la procédure engagée à l'encontre de celui qui reste le candidat "de la droite et du centre" à l'élection présidentielle 2017. Un processus désormais suspendu à la convocation de l'ancien Premier ministre par le juge d'instruction pour lui signifier sa mise en examen, forcément déstabilisatrice pour l'intéressé. Analysant au plus fin le processus et les questions qu'il soulève dans ce contexte si spécifique de collusion de l'agenda démocratique et judiciaire, le professeur de droit constitutionnel Bertrand Mathieu estime qu'une "réserve judiciaire" aurait été la meilleure solution à mettre en place car respectueuse à la fois du travail de la justice et du parcours d'un homme politique pleinement décidé à se soumettre au jugement des électeurs."Le juge ne doit pas être l'arbitre de la politique et de la morale". "L'erreur majeure de François Fillon n'est pas de ne pas démissionner en cas de mise en examen, mais d'avoir dit qu'il le ferait, acceptant ainsi de mettre son destin politique entre les mains d'un juge" assène le juriste. Ce qu'il en coûtera à François Fillon de son revirement si, comme il en marque l'intention, il persévère ? Réponse le 23 avril prochain dans les urnes.