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L'Obésité, une expression corporelle ?

Numéros de page :
38 p. / p. 12-49
La France compte des millions de personnes en situation d'obésité. Et les enfants tout autant que les adultes sont concernés. L'Oms parle d'″épidémie mondiale″. Pourtant, rien ou presque ne figure dans le cursus de formation des psychologues. Ce paradoxe illustrerait-il le contre-transfert négatif à l'égard de cette population qui règne dans tous les secteurs de la société, y compris dans nos rangs ? Dans le cadre de ce dossier, nous proposons une approche peu attendue en ce domaine pour mieux comprendre la personne en obésité. Il y a plusieurs stades dans l'obésité, et les comorbidités induites sont importantes. Aucune explication correspondant à toutes les personnes en obésité ne vaut, dans l'absolu, et leur seul point commun est bien d'avoir une histoire qui leur est propre. L'influence de l'environnement est posée d'emblée comme étant au coeur des variabilités individuelles, et ce, quand bien même des gènes auraient été identifiés. Autant les médecins pensent à faire appel à un psychologue (voire à un psychiatre) pour certains de leurs patients quand ils repèrent des éléments complexes dans leur vécu, autant l'idée de penser la souffrance derrière le comportement ou le symptôme n'est pas systématique. Et, de fait, les approches de l'obésité sont-elles, le plus souvent, comportementales, les prises en charge associant alors l'exercice physique à la nutrition et négligeant fréquemment l'envers des cartes. Or, se centrer sur le symptôme l'aggrave, comme en témoigne la clinique psychanalytique, car le sens profond persiste et les désagréments sont longtemps moins insupportables que de ne pas se faire entendre en tant que sujet. Le risque est donc de traiter le seul symptôme sans s'intéresser au sens qu'il revêt, négligeant ainsi ce qui, d'une histoire, se répète dans le comportement. L'obésité est communément admise comme multifactorielle. De fait, quel que soit le cadre, les prises en charge de l'obé