Aller au contenu principal

Faut-il interdire la pêche de loisir ?

07 mars 2024
Numéros de page :
pp.18-19
C'est un geste politique qui pourrait provoquer la colère... mais aussi la réflexion. Les élus écologistes du Conseil de Paris ont souhaité que ne soient pas renouvelées les conventions de la Ville avec les fédérations de pêcheurs, qui arrivent à terme cette année. Au nom de la lutte contre la souffrance animale, ils estiment que toute forme de pêche ne relevant pas d'un moyen de subsistance - la consommation des poissons de la Seine est interdite -, et donc pratiquée seulement "pour le plaisir", doit être prohibée. Ils n'ont pas été suivis par la municipalité, mais le débat est ouvert. Cette pratique presque contemplative, qui implique de remettre à l'eau le poisson, peut sembler inoffensive, puisque l'animal n'est pas tué. Mais certaines études la remettent en cause. Au Québec, on estime ainsi qu'entre un tiers et la moitié des truites mouchetées prises par un hameçon en J, avec un crochet, succombent quelques heures après leur remise à l'eau. De leur côté, les pêcheurs protestent contre ce qu'ils jugent être un a priori de "Parisiens" coupés de la nature, et mettent en avant leur rôle de protecteurs des poissons d'eau douce - par leur transfert en période de sécheresse, la surveillance des pollutions et de l'état des cours d'eau... Ils jurent aussi faire la promotion de gestes limitant la souffrance et le risque de blessure des poissons remis à l'eau. Il faut espérer que ces pratiques soient suffisamment connues et appliquées.