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couverture du document

Lettres inédites

Numéros de page :
pp.93-99
On lira ici même un choix de six lettres adressées par lui à son ami d'études Petre Tutea, entre 1935 et 1939, époque de son départ de Roumanie pour Paris. Ces six lettres proviennent d'un ensemble de documents retrouvés dans les archives de la Securitate, l'ancienne police politique du régime communiste. On y retrouve le Cioran qu'on aime, l'écrivain qui a fait le voyage spirituel vers Paris, cette "France" des moralistes et d'un Voltaire acéré qu'il aime tant et dont il a fait son miel, comme si l'auteur du "Précis de décomposition" avait trouvé dans ce qu'il appelle "la grammaire" un viatique de désenvoûtement. Les vieux démons de la forêt archaïque nationale roumaine fondent au laser de la phrase cioranesque, ironique, d'autant plus cinglante qu'elle se montre impitoyable à son propre endroit.