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Colère noire

Numéros de page :
pp.32-59
Une odeur de gaz lacrymogène, un air d'insurrection et d'émeute. Cet hiver, à Bourges, Nantes, Toulon, Paris et un peu partout dans le pays, des vitrines ont explosé, des barricades se sont enflammées, des affrontements ont éclaté, faisant des blessés des deux côtés. "Du Moyen Âge au XXe siècle, c'est une constante : la violence accompagne les luttes sociales", rappelle l'historien Gérard Noiriel. Cette fois encore, elle fut décrite comme éruptive, aveugle, gratuite. Cette fois encore, il fut question de "fauteurs de troubles" et de "débordements". C'est oublier un peu vite que, depuis les années 1980, de Berlin-Ouest à Seattle, le recours à la violence est une tactique politique.