Aller au contenu principal

Italie : faut-il avoir peur du populisme ?

Numéros de page :
pp.47-74, 76-78
Au moment où Marianne bouclait ce numéro spécial consacré à l'Italie, «laboratoire des populismes ", la France rappelait son ambassadeur à Rome, donnant ainsi une ampleur dramatique inédite à la superproduction en cours de tournage entre les deux pays. A force d'invectives et d'insultes réciproques, «la lèpre nationaliste », d'un côté,« un très mauvais président pour son peuple », de l'autre, de petites provocations italiennes, notamment la rencontre de Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil et chef du Mouvement cinq étoiles, avec des « gilets jaunes », et d'arrogance jupitérienne, le film lorgne désormais plus vers le western-spaghetti - le Bon, la Brute et le Truand, par exemple - que vers la comédie douce-amère, façon Nous nous sommes tant aimés, un bien lointain souvenir... En vérité, entre les deux soeurs latines, voilà un bail que les flingues sont sortis, 2011 pour l'histoire la plus récente, soit l'intervention franco-britannique en Libye et ses dégâts collatéraux sur les côtes italiennes, assaillies dans les années qui ont suivi par des dizaines de milliers de migrants. Sans compter nombre de conflits récurrents dans le domaine économique et géopolitique. Loin de calmer les esprits, l'arrivée au pouvoir de Luigi Di Maio et de Matteo Salvini a évidemment radicalisé les oppositions tant les adversaires se sont immédiatement choisis comme étant les meilleurs ennemis possibles, porteurs de projets européens forcément antagonistes. Au regard de leurs intérêts et contradictions internes, entre la Ligue et le M5S en particulier, jusqu'au 26 mai, date du scrutin européen, aucun ne devrait déposer les armes. Sommaire. Faut-il avoir peur du populisme italien ? Macerata : les marches de la haine. Calabre : comment le M5S a décroché la lune. Economie : du coma dépassé au sursis. Turin : les ouvriers Fiat roulent pour le M5S. La gauche en crise : le référendum, l'erreur tactique. Milan : en Lombardie, la ligue déchante. Intellos : la gauche ne comprend plus rien.