Nicolas Berggruen, président fondateur du Berggruen Institute on Governance, à propos du capitalisme numérique, du populisme et de la Chine
Bulletin : <>Nouvel économiste 1978 - juillet 2019
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pp.9-11
On retrouve dans le dernier livre de Nicolas Berggruen, publié aux États-Unis, "Renovating Democracy" tout ce qui fait la marque de fabrique des réflexions de son think tank : une vision ample des problématiques toujours assortie de solutions pragmatiques. La montée du capitalisme numérique, du populisme et de la Chine lance un triple défi inédit à nos sociétés démocratiques. Pour Nicolas Berggruen, la réponse passe d’abord par la définition sur le plan politique d’une nouvelle gouvernance, s’appuyant sur une participation accrue de la population via les réseaux sociaux et le recours aux référendums et aux consultations citoyennes, à la condition de "raffiner" les méthodes de ces outils. Il en appelle ensuite à un nouveau contrat social pour atténuer les tendances inégalitaires du capitalisme numérique. Ce nouveau contrat ne consisterait plus "à redistribuer" comme on le fait classiquement, mais "à pré-distribuer" en dotant tout à chacun d’un capital financier, par l’intermédiaire par exemple d’un fonds souverain constitué de participations obligatoires de sociétés. Enfin vis-à-vis de la Chine, il préconise d’adopter une attitude conciliante mais ferme, celle d’un "nationalisme positif". “Il faut coexister avec la Chine et l’accepter telle qu’elle est. En retour, les Chinois doivent aussi nous respecter."