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Onfray en conversation

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pp.91-100
Philosopher, c'est apprendre à mourir, cela peut faire l'objet d'un colloque entre amis. Onfray pratique une politesse quasi militaire, il n'aime pas perdre son temps. Il a fait ses choix, au moins l'on sait avec quoi être d'accord ou non. L'intellect marche ici avec les mésaventures de la santé physique, AVC et autres fariboles qui font passer sur l'échine le vent du mauvais jour. Le regard qu'il porte sur la « scène médiatique » qu'il traverse régulièrement est empreint d'une certaine gravité bien propre à tous ceux qui font confiance aux énergies vitales - au sens nietzschéen naturellement - et qui ressentent par là même d'autant plus fort les premiers coups de boutoir. Au fond, il y a quelque chose d'hugolien chez Onfray, une sorte de gourmandise fondamentale pour le réel, à laquelle on ne voit pas beaucoup de concurrents. Les photos idéologiques ont semble-t-il cédé à quelque chose de plus important et par là même de plus émouvant : le « vitaliste nietzschéen » demeure tel, mais ce n'est pas une affaire d'appartenance à un camp, un territoire identifié, comme au bon vieux temps de la république anticléricale. Curieuse d'ailleurs, au passage, l'affirmation d'un « Hitler chrétien » qui tranche sur le paganisme nazi de l'intéressé. Et certes, il y a là matière à discussion, le lecteur appréciera.