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La tonte de la honte

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Numéros de page :
6 p. / p. 74-79
Putes, traînées, paillasses à Boches : les Belges qui couchèrent avec l’occupant allemand devaient être punies. En 1918 déjà, certaines eurent les cheveux tondus. Le petit rituel infamant se répéta après la Seconde Guerre mondiale. Des chignons tombèrent dans une ambiance de liesse. Plus tard, le mouvement nationaliste flamand fit de la tondue une icône de la répression antiflamande. Mais en vérité, en 1918 comme en 1944-1945, c’est la sexualité de ces femmes qu’on punissait : accusées d’antipatriotisme, elles étaient avant tout des traîtres à l’ordre des familles. Ceci n’est pas votre corps, rappelait la communauté, mais le nôtre.