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Sexe et violence dans la Bible

01 juillet 2014
Numéros de page :
31 p. / p. 24-53, 55
La Bible ne mériterait-elle pas sa place en enfer ? Rassurez-vous, loin de moi l'idée d'expédier ce livre, considéré par des millions de croyants comme sacré, aux tourments enflammés qui attendent les damnés et autres pécheurs invétérés. Non, par « enfer », j'entends le « département d'une bibliothèque où sont déposés les livres interdits au public », comme l'indique le Robert, en raison de leur caractère licencieux et contraire à la morale. Or, le texte biblique, à certains égards, pourrait bien correspondre à cette définition... Entre un Dieu purificateur qui n'hésite pas à noyer sa création sous le Déluge ou à éliminer des nouveau-nés (ceux des Egyptiens), des frères qui s'entredéchirent (Caïn et Abel), des patriarches meurtriers (Moïse ou Josué), pour ne citer que ces épisodes, la violence y fait rage. Les pulsions sexuelles ne sont pas en reste. Que l'on songe au fils de Noé qui, selon certaines interprétations, aurait violé ce dernier ; aux filles de Loth, qui se livreront à une relation incestueuse avec leur père, non sans l'avoir préalablement enivré ; au viol de Tamar par son demi-frère Amnon... Il y a, aussi, cette violence plus sournoise, et d'autant plus incompréhensible, subie par Job au vu et su de son Dieu, qui n'a pourtant rien à lui reprocher. Ceux qui pensent lénifiante la lecture des textes saints feraient bien d'abandonner cette idée reçue.