Il y a la mécanique du polar. Quels que soient les personnages ou les situations, il s'articule autour de faits inexpliqués ou insolites, qu'il s'agit d'imputer à bon droit. Et il y a les conventions modulables, celles qui touchent aux personnages de premier plan. D'où notre enquête sur le chassé croisé auquel, depuis le XIXe siècle, se livrent les différents héros de polar. Flics, détectives, avocats ou justiciers, leur cote demeure très fluctuante. Le polar est un marché, avec des enjeux d'influence, d'argent. Les romanciers anglo-saxons et scandinaves règnent sur le monde. Mais quels sont les auteurs français qui s'exportent ? Le polar est une jungle, si dense qu'il est difficile de faire son choix. C'est pourquoi, comme à chacun de ses rendez-vous annuels, ″Lire″ propose son tableau d'honneur. En tête des dix meilleurs polars de l'année : ″Tijuana Straits″ de l'Américain Kem Nunn (avec, à suivre, un extrait). Le polar recrute parmi toutes les générations. D'où notre podium Jeunesse. Le polar s'ébat dans un vaste territoire, radio et à BD comprises. En témoigne l'extrait du ″Perroquet des Batignolles″, l'album de Tardi et Boujut, dessiné par Stanislas, adapté du fameux feuilleton de France Inter. Le polar est un genre féminin. La preuve avec Mo Hayder, qui nous a reçus dans son verdoyant Somerset. La preuve à l'occasion de notre entretien avec Fred Vargas : pour l'auteur de ″L'Armée furieuse″, c'est à satisfaire une promesse de résolution ou à nous raconter une autre vie que le polar fait si grand bien.