Bien que "Lucky Luke" soit plus populaire auprès d'un large lectorat que bien d'autres personnages du journal de "Spirou", son créateur, Morris, est longtemps resté dans l'ombre de Jijé, Franquin, Peyo... Homme discret, il fréquente peu les salons et autres manifestations naissantes, préférant oeuvrer pour le bien de la bande dessinée avec sa rubrique "Neuvième Art". Si son ami Franquin est fort justement l'invité d'ouvrages, d'études, de hors-séries, Morris (excepté "L'Univers de Morris" par Philippe Mellot en 1988 et "La Face cachée de Morris" par Yvan Delporte en 1992 et un seul hors-série du Point Historia en 2013) reste un auteur peu prisé par les historiens de la BD. Même le Salon d'Angoulême l'oublie et lui remet un Grand Prix de consolation, sort peu envieux également réservé à Uderzo. Les 70 ans de "Lucky Luke" vont enfin permettre de réparer cette injustice avec un beau tir groupé : une grande exposition à Angoulême, une superbe monographie publiée par Dargaud, la réédition luxueuse d'un de ses premiers albums, une collection dédiée à son héros...