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Erik Satie, le bel excentrique

Numéros de page :
13 p. / p. 20-32
Les uns : « Satie ? J'adôôre ! » D'autres : « Rââh ! Je déteste ! » Mais tout le monde connaît Satie. Du moins, la première Gymnopédie (la troisième, parfois). Tout le monde a entendu parler des Trois morceaux en forme de poire. Quand Aldo Ciccolini et Jean-Joël Barbier se lancèrent dans leurs intégrales de la musique pour piano, au début des années 1960, le succès nous fit croire à une réhabilitation définitive. Un demi-siècle s'est écoulé et si le nom de Satie est devenu célèbre, l'épitaphe qu'il avait écrite pour son buste imaginaire reste d'actualité : « Je suis venu au monde très jeune dans un temps très vieux. » La juste mesure de son art reste encore dans l'enfance. Son souffle de fraîcheur se heurte à la frilosité des arbitres d'un bon goût forcément « très vieux ».