Les Jardins, de la Grèce antique à l'époque moderne
Bulletin : <>Dossiers d'archéologie 375 - mai 2016
Numéros de page :
62 p. / p. 6-67
Au chaos de la nature vierge, les Grecs et les Romains ont une réponse : la cité, un espace ordonné par les dieux, les hommes et la loi. Au sein de la cité, le jardin réintroduit la nature, une nature domestiquée, sans bête sauvage et sans danger. Un lieu clos où se déploie une organisation maîtrisée des plantes, le long de parterres qui sont autant de composantes équilibrées d'un univers harmonieux. Qu'il soit d'Epicure ou d'agrément, le lieu d'une quête amoureuse ou mystique, ou encore la vitrine sociale d'un riche propriétaire, le jardin est finalement une projection des préoccupations quotidiennes des hommes sur une nature sous contrôle. "La nature emploie-t-elle sans cesse l'équerre et la règle ?" se demandait Rousseau à propos des jardins à la française. Et, ajoutant au sujet de leurs effets de perspective, que "le goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu'ont la plupart des hommes à ne se plaire qu'où ils ne sont pas ; ils sont toujours avides de ce qui est loin d'eux. ("La nouvelle Héloïse"). Etre ici pour être ailleurs, le jardin est le transfert rassurant et policé d'une nature primitive et exubérante, la nature du Pan grec et du Faunus romain. Sommaire. Par art ou par nature. Comment et pourquoi fouiller un jardin. Les jardins sous l'oeil de l'archéologie. Les jardins de la Grèce antique dans les maisons et les espaces publics. Le jardin romain entre réalités et représentations. L'art de vivre et le décor des jardins gallo-romains. De l'utile et de l'agréable. Un jardin romain chez les Pictons. Du jardin d'amour à l'amour des jardins. Les jardins d'agrément au Moyen Age. Sur la terre comme au ciel. La symbolique des jardins médiévaux. Luxe et prestigue dans les jardins des papes d'Avignon. Le jardin du bon roi René à Aix-en-Provence. Jardins monastiques et topographie biblique. Le jardin des Tuileries. Le génie de Le Nôtre. Un jardin pour Louis XV. Le pavillon frais à Trianon. Splendeurs